Le casque du Futur par Thales

Le groupe Thales a vendu plus de 3500 viseurs de casques de pilotes dans le monde entier.

Le casque Scorpion® de Thales* équipe l’intégralité des Rafale produits par Dassault Aviation - employés par l’armée de l’Air et de l’Espace et par la Marine Nationale - mais également des F-16, des F-18 et des F-22, entre autres.

Le viseur de casque (HMD) tête haute pour hélicoptères - TopOwl Digital Display - est reconnu par les pilotes comme un équipement qui contribue à rendre le vol plus sûr et la mission plus efficace. Communément appelé TopOwl, ce casque Thales pour hélicoptères dispose d’un système de visionique intégré qui permet d’effectuer des missions de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques, et avec le même niveau de performance que des jumelles de vision nocturne. Il équipe les pilotes de NH90 et de Tigre, et a été vendu à de très nombreux exemplaires.

casque topowl

 

Nous avons rencontré, sur le stand Thales du Paris Air Show 2025, Renaud Charlet « Thales Avionics Combat Aircraft Strategy » qui nous a présenté le casque du Futur vu par Thales…

Renaud Charlet : Le viseur de casque est un écran transparent, devant l'œil du pilote, qui a trois fonctions illustrées notamment dans cette démonstration : https://youtu.be/LikqVnATL5Y

La première fonction est de présenter en permanence au pilote des informations devant ses yeux, quelle que soit la direction dans laquelle il regarde. En particulier, quand il regarde dehors, il a encore des informations critiques de pilotage qui lui sont fournies devant les yeux. Un exemple que je donne souvent, c'est quand un pilote de chasse est en combat aérien et qu'il regarde quasiment derrière lui, être capable de lire sa vitesse, son altitude et son information primordiale de pilotage sera pour lui un avantage clé.

Dans ce contexte, avoir le casque le plus léger du marché est vraiment quelque chose de très utile.

Dans la logique de réalité augmentée, le casque est transparent : on voit au travers et on superpose les images que l’on souhaite montrer au pilote.

SDBR News : Le casque, présenté sur le stand Thales du salon du Bourget, est-il l’aboutissement des travaux faits sur le Scorpion et sur le TopOwl, ou bien est-ce carrément une rupture technologique ?

Renaud Charlet : Le casque présenté sur le salon du Bourget est une rupture technologique : c'est la vision du casque que nous serons capables de fournir aux utilisateurs dans 5 à 10 ans. Mais c’est aussi un démonstrateur de concepts qui va nous permettre de travailler avec les utilisateurs pour définir au mieux le futur casque.

SDBR News : Dans une application uniquement aéronautique, ou y aura-il des déclinaisons ?

Renaud Charlet : Notre objectif est avant tout une déclinaison aéronautique, mais le groupe Thales travaille également pour le Fantassin du futur, avec des technologies similaires. Donc, je dirais que nous avons des spécificités aéronautiques, mais que la technologie de base peut être utilisée sur d'autres applications. Je rappelle que le casque Scorpion ne pèse que 1,5 kg, c'est le casque le plus léger du marché et il est plébiscité par ses utilisateurs.

Sur un avion de chasse, on parle souvent des dangers liés à l'éjection : en combat aérien ou pour des missions de longue durée, avoir un casque trop lourd serait très pénalisant, voire dangereux pour les cervicales du pilote.

SDBR News : Qu’est-ce qui caractérisera la rupture technologique dont vous parlez ?

Renaud Charlet : La démonstration, présentée sur le stand Thales du salon, illustre l'évolution que nous sommes en train de réaliser sur les capacités techniques du casque : notamment une augmentation du champ de vision, du « field of view ».La démonstration montre qu’il sera capable d'aller jusqu'à un champ de vision de 70 degrés par 30 degrés sur le field of view. Un des points clés, qui n'est pas illustré dans la démo mais que je vous délivre, c'est que nous avons les technologies pour faire cela.Nous avons déjà les modèles numériques qui montrent comment décliner cette performance d'un point de vue optique et comment réaliser des démonstrateurs, puis un produit. Nous avons une roadmap en cours sur ces technologies.

SDBR News : Quels sont les points clés de la démonstration ?

Renaud Charlet : La première partie de la démonstration montre l'augmentation du champ de vision, ce qu'elle permet de rajouter dans l'image, les incrustations, etc. Aujourd'hui, dans les casques Thales, nous avons déjà une symbologie de pilotage et les pistes Air/Air et Air/Sol qui sont présentées. Demain, nous pourrons plus facilement rajouter de la vidéo, une mini Sitac (Situation d'information tactique) et le SVS (Synthetic Vision System) pour immerger le pilote dans le contexte opérationnel.

SDBR News : Question d’actualité ! Y a-t-il de l’IA dans ce démonstrateur ?

Renaud Charlet : Eh bien, pas vraiment… En fait l'IA va venir du calculateur de mission de l'avion qui, par exemple, va élaborer une stratégie et la trajectoire la plus intelligente possible pour rejoindre la cible. C’est cette trajectoire, la plus intelligente possible, que nous présenterons au pilote dans le viseur de son casque.

De même, le pod Talios monté sur le Rafale fait de la reconnaissance automatique de cibles au sol par intelligence artificielle. Ces cibles au sol vont être transmises au système d'armes et vont être affichées dans le casque. Le casque en lui-même, c'est un écran. L'IA est en amont.

SDBR News : Est-ce que la préparation de mission va être injectée dans le casque du pilote ?

Renaud Charlet : Quand on prépare une mission, on le fait sur des cartes, on y trace des zones et on crée des références communes à tous les participants de la mission, avec un quadrillage B4, C7, etc. Demain, nous les reporterons dans le casque  : le pilote regardera dehors et verra comme s'il avait la carte sous les yeux : ce qu'il a marqué sur sa carte, les zones dans lesquelles il ne faut pas entrer et le terrain au sol avec les bulles de défense sol-air  ennemis qu'on ne peut pas pénétrer. Tout sera présenté de manière naturelle à l'équipage.

Nous serons capables de montrer où regarde notre capteur - notre pod de désignation laser - de présenter l’image issue du capteur et d’associer, à l'endroit où il regarde, ce qu'on appelle un « 9 line brief ».

SDBR News : C’est à dire ?

Renaud Charlet : C'est un message qui vient au pilote d’un contrôleur tactique au sol. Ce qui nous demanderait, sur un avion classique, de regarder à quatre endroits différents en passage de soutien aérien rapproché (mission de « close air support »), est là présenté au même endroit dans le casque.

Évidemment, ce sera un énorme gain d'efficacité et une réduction énorme des risques de dommages collatéraux.

Grâce à un viseur de casque, le pilote est dix fois plus rapide pour acquérir le visuel d'une cible. Le système nous dit où regarder : on regarde et on voit la cible avec nos yeux, ce qui permet de faire toutes les actions qu'un pilote de chasse doit faire.

Or l'accélération de la décision est la clé de la victoire dans le combat aérien.

pilote de tigre équipé du topowl

SDBR News : Est-ce valable aussi en vol de nuit ?

Renaud Charlet : Avec le « Synthetic Vision System », vous volerez de nuit comme si c'était de jour puisque vous verrez le relief. Les informations tactiques restent les mêmes.

Enfin, la dernière évolution est la présentation d’images conformes avec la manœuvre d'appontage.

Aujourd'hui, les pilotes n’ont pas le droit d'apponter avec des jumelles de vision nocturne, parce qu'on ne peut pas s'éjecter avec ; or l'appontage est une phase très dangereuse avec un fort risque d'éjection, comme l'atterrissage. Avec le Pod, on voit devant comme si on était de jour, sans avoir à porter de jumelles de vision nocturne. Et avec toute la qualité du FLIR Thales.

Donc ce casque Thales sera plus qu'un casque, avec toutes les fonctionnalités que nous venons d’évoquer qui y seront intégrées…

*https://www.thalesgroup.com/en/markets/aerospace/flight-deck-avionics-equipment-functions

 

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