Airbus Defence & Space au Paris Air Show 2025
/Jean-Brice Dumont, directeur de la force aérienne chez Airbus et Alain Fauré, directeur des systèmes spatiaux, ont fait une présentation de l’actualité d’Airbus sur le salon du Bourget.
Comme la situation internationale demande aux pays européens d'améliorer leur capacité militaire et leur autonomie stratégique, ce qui inclut bien sûr l'industrie de Défense, ils ont fait un point sur les grands programmes militaires d’Airbus Defence & Space*: avions, satellites, drones et plateformes de haute altitude.
A400M
L'A400M est souvent le sujet de longues discussions. Les nations présentes dans le consortium Airbus, surtout la France et l’Espagne, ont signé le 16 juin 2025 un accord pour soutenir la production de l'A400M, avec un taux de production de 8 par an.
Thales va livrer un système de communications cockpit par satellite (Satcom) qui équipera l’avion de transport militaire.
L’avenir de l’A400M ne sera assuré que si son exportation, en dehors du consortium, finit par se développer…
eurodrone
MRTT+
Le programme MRTT+ fonctionne : c’est une version NEO du MRTT. Airbus n’était pas prêt pour une présentation au Paris Air Show 2025, mais le premier MRTT+ est en production. L’objectif est de le livrer fin 2028.
« Plus généralement, a dit Jean-Brice Dumont, nous avons une politique produit ambitieuse avec le MRTT et le MRTT+. Ce que vous avez vu sur l'A400M, la connectivité, la capacité à échanger des données, jouer un rôle commun et de contrôle, est aussi clé pour le MRTT+. C'est très complémentaire, en quelque sorte ».
Programme FCAS/NGWS
NGWS (Next Generation Weapon System) - le système d'armes de prochaine génération - et FCAS
(Future Combat Air System) ou Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) - plus généralement le concept d'armes de prochaine génération, NGWS étant le programme tri-national. Le but de ce programme est d'obtenir des capacités nouvelles pour les trois nations à partir de 2040. Airbus est un partenaire industriel clé, actuellement au début de la phase 1B : phase de démonstration de la technologie « sur le papier ». La phase suivante sera la phase 2 qui concerne le matériel : ce sera la partie concrète de la démonstration de la technologie, avec en particulier les vols dans la deuxième moitié de cette décennie.
« Il faudra démontrer dans cette phase 2, a dit Jean-Brice Dumont, la connectivité et un système de principes systémiques, ce qui signifie des plateformes connectées. Nous devons démontrer la technologie d'un avion, d'un combattant de prochaine génération et nous devons démontrer la technologie d'un véhicule en l'air, aussi connu comme un porteur réel. C'est ce que nous devons faire avec le NGWS et nous devons aller plus vite ».
Eurodrone
A propos de ce grand drone qui se veut un concurrent du Reaper de General Dynamics, Jean-Brice Dumont a déclaré « nous sommes maintenant dans la phase 1A et nous entrerons bientôt dans la phase 1B, pour une entrée en service toujours prévue à la fin de la décennie. Nous devons déterminer quels genres de missions il faut envisager, notamment dans l'environnement maritime, et qui sont les pays intéressés ? L'Inde, le Japon et d'autres pays sont intéressés par l'Eurodrone. Nous devons donc décider ce que sera ce programme, en termes de contributeurs et de missions, jusqu'à la fin de son développement.
SIRTAP
Le SIAE a été l’occasion pour Airbus d’annoncer le lancement en fin d’année d’un prototype du SIRTAP, le petit drone espagnol fabriqué à Getafe (près de Madrid). Puis les livraisons devraient intervenir au 1er semestre 2026.
ALIACA
Fabriqué par la filiale d’Airbus « Survey Copter », spécialisée dans la conception de systèmes de drones tactiques légers, une version VTOL (Vertical Take-off and Landing) avait été présentée lors du SOFINS en avril 2025. Il y a une réflexion en cours sur la version VTOL de l'ALIACA et sur le drone un peu plus grand nommé CAPA-X.
aliaca
Drones d’objectifs
On parle peu de cette activité de niche d’Airbus que sont les drones d’objectifs.
Il s’agit de drones d’entrainement pour les combattants et, par ailleurs, dont on se sert comme d’une « sanbox » (bac à sable) de test pour développer du software de mission : cela permet d’étudier ce que pourrait faire un drone de cette taille.
Le drone DO-DT25, originellement un modèle de Dornier, vole à Mach 0.5 et sert de cible.
Face à l’augmentation de l’utilisation des drones kamikazes, Airbus a officiellement présenté son application de défense aérienne baptisée LOAD (Low Observable Autonomous Drone).
Enfin le ZEPHYR est le programme de très haute altitude et de très longue endurance. Grâce à ses cellules solaires sur les ailes, qui rechargent pendant le jour et déchargent pendant la nuit, Zephyr vole pratiquement à l'infini (record de 67 jours de vol).
Ses missions peuvent le rapprocher des satellites et apporter des complémentarités : observation, intelligence, signal, connectivité pour le militaire et pour la CPU (Central Processing Unit), etc.
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Crédits photos: Airbus + AE