Les partisans soviétiques en France de 1942 à 1946

Le dernier livre de Gaël-Georges Moullec est paru le 09 Mai 2025 aux Presses universitaires Rhin & Danube sous le titre :

Au-delà du sacrifice

Les partisans soviétiques en France

(1942 – 1946)

Résumé

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, des Soviétiques en France, déplacés de force ou prisonniers de guerre, sont requis pour mettre en œuvre des chantiers stratégiques allemands, par exemple le Mur de l’Atlantique. A leurs risques et périls, certains s’évadent et rejoignent la Résistance, avant même le débarquement américain en Normandie du 6 juin 1944. Ce livre éclaire les étapes de cet engagement…

Dans une première partie, Gaël-Georges Moullec retrace la naissance  du  mouvement de partisans en Union Soviétique en 1941.

Celui-ci, « …qui combat les envahisseurs allemands à l’arrière du front, est un des éléments primordiaux qui expliquent la victoire de l’URSS lors de la Grande Guerre patriotique ». En effet, «…l’attaque allemande du 21 juin 1941 n’a pas seulement pour but de tenter de parvenir à vaincre le régime soviétique en recourant à une guerre éclair, mais doit aussi, à terme, de conduire à un asservissement complet des populations présentes sur les territoires conquis…. À cette date, les premières ébauches du plan « Ost », prévu pour s’étaler sur une période de trente ans, sont déjà initiées ». Ce plan prévoit notamment « d’annihiler l’intelligentsia locale, de parvenir à dégrader la culture populaire et à réduire artificiellement le taux de natalité. Le tout afin de conduire à une dégénérescence, puis à une diminution de la population ».

Opérant  « dès la fin juin et le début juillet 1941… ces groupes sont principalement constitués de soldats qui parviennent à s’extraire des manœuvres d’encerclement répétées conduites par l’armée allemande. Ensuite, ces groupes inorganisés recevront le soutien de la population, des structures clandestines du Parti Communiste Révolutionnaire - PCR (bolchévik), des services de renseignement soviétiques (NKVD, GRU)…Puis l’auteur entre dans les détails de la longue mise en place réglementaire de ce mouvement de partisans.

Dans le même temps se développe en France, à partir de 1941, une résistance populaire communiste, qui poursuit l’action initiée par les réseaux du Komintern, présent en France depuis le début des années 1920. Au travers des FTP et de leur section de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI), Boris Matline, - connu en France sous le nom de Gaston Laroche, organise l’action des Soviétiques qui s’échappent des camps et rejoignent la Résistance française. Ancien de l’Organisation de Jeunesse du Komintern (KIM) et des Brigades internationales, celui-ci est souvent présenté comme un simple immigré arrivé de Russie en France avant la Révolution. 

Un travail d’historien

Dans un travail d’historien très documenté, Gaël-Georges Moullec décrit en détail, outre le travail mené auprès des déportés, les actions de propagande menées « en direction des supplétifs des légions nationales et du mouvement Vlassov » - les supplétifs au service des allemands présents sur le territoire français.

Enfin, au travers d’une galerie de portraits, l’auteur revient sur le destin individuel de certains de ceux qui, affamés et traqués, résistèrent au-delà du sacrifice, tout en sachant que, quel que soit le jour de la Victoire, ils la célèbreraient loin de leur Patrie.

L’auteur : Docteur en histoire contemporaine et habilité à diriger des recherches, Gaël-Georges Moullec est membre associé du Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT) de l’Université de Haute-Alsace.