Danger sur le secteur de la cybersécurité française
/Lors du Forum « IN CYBER » (FIC) fin mars 2024 à Lille, tous les acteurs et éditeurs que nous avions rencontrés nous disaient leur enthousiasme, pour la croissance du marché et de leurs activités, et leur confiance dans une année 2024 en croissance sur 2023.
Nous avions entendu le même discours lors de « READY FOR IT », le salon dédié aux ETI et organisé fin mai 2024 à Monaco par DG Consultants, les professionnels confirmant les tendances d’un marché en croissance, favorisée par l’ouverture vers les ETI et les PME/PMI.
Et puis il y a eu les JO Paris 2024 qui ont mis un sacré coup de frein à l’activité en France…
Pourquoi ?
Parce que sous le double effet du quasi blocage prévu de la région Ile de France, provoquant le départ de nombreux salariés pouvant se le permettre vers du télétravail au bord de la mer ou à la campagne, et de la mise en veille de programmes renvoyés à la rentrée, nous avons senti arriver un premier ralentissement des perspectives économiques 2024, dès avant le début de l’été.
Et puis il y a eu la dissolution de l’assemblée Nationale, décidée le 09 juin 2024 par le Président de la République…
Résultat : 3 mois d’incertitudes, d’absence de visibilité pour les acteurs économiques, de mise sous le boisseau de tous les projets d’investissements dans les entreprises et dans la fonction publique (puisqu’il n’y avait plus d’autorité ministérielle légitime), le tout entrainant en cascade un doute énorme pour les start-up et les PME ayant été abreuvées pendant la séquence Covid aux PGE (Prêts Garantis par l’État) qu’il faudra bien rembourser !
Donc nous voila passés d’une année 2024 enthousiasmante par l’événement Jeux Olympiques (et nous étions priés de nous enthousiasmer sauf à paraitre anti-français), à une année 2024 angoissante par l’arrivée probable de dépôts de bilan d’entreprises ayant ignoré ce qu’on appelait « une gestion de bon père ou mère de famille).
Quant à 2025, pour les acteurs qui seront encore là, rien ne permet d’avoir une visibilité sérieuse…
Ajoutez à cela que nombre d’entreprises du Cyber envisagent maintenant sérieusement de se délocaliser hors des frontières de la France, pour trouver des marges de manœuvres qu’elles ne trouvent pas en France, et vous aurez un tableau nettement moins idyllique que celui que nos brillants experts nous présentent encore aujourd’hui.
Remarquez, si ces difficultés pouvaient permettre un assainissement du marché français du Cyber, qui est artificiellement dominé par des acteurs sans grande moralité et aux pratiques parfois douteuses, la France y gagnerait…
Mais le drame est que ce qui était présenté à juste titre comme un atout technologique français (le Cyber) risque de devenir rapidement une Berezina industrielle… AE