COHOMA II : challenge de collaboration homme – machine
/Le 10 mai 2023, l’armée de Terre a organisé une deuxième journée de la robotique sur le camp militaire de Beynes (Yvelines), la première édition s’étant déroulée le 10 juin 2021 à Satory où avait été présenté le projet Vulcain.
Le projet VULCAIN
Le projet Vulcain est une démarche exploratoire créée pour expérimenter les engins robotiques aéroterrestres et les drones, sur le terrain, afin d’en évaluer les gains en condition de combat. https://www.sdbrnews.com/sdbr-news-blog-fr/vulcainnbsp-la-robotique-aeroterrestre-lhorizon-2040?rq=vulcain
Les travaux conduits dans le cadre du projet Vulcain ont permis d’identifier des pistes novatrices et ambitieuses qui se traduisent par le lancement de deux programmes à effets majeurs :
Le premier sur la robotique terrestre
Le second sur les drones incrémentaux
Comme évoqué en 2021, le projet Vulcain et le challenge CoHoMa visent à penser l'intégration des robots et de l'intelligence artificielle dans l'espace de bataille à l'horizon 2040, avec des unités pilotes à partir de 2025.
Les objectifs fixés aux programmes en cours de développement sont :
Permettre à des plateformes terrestres de se déplacer de la manière la plus autonome possible pour accompagner les soldats dans des milieux aussi divers que la forêt, la zone urbaine ou en rase campagne.
Maîtriser la connectivité nécessaire à l’emploi de ces robots pour que l’homme reste toujours dans la boucle décisionnelle des actions liées à la létalité.
Apprendre à combattre avec ce nouveau type d’engins et s’approprier de nouveaux modes d’actions tactiques dans une approche de cohérence globale de l’outil de défense terrestre.
Les efforts d’innovation sont concentrés sur l’autonomie décisionnelle des robots : se déplacer, se dissimuler, se nettoyer, etc.
Pour l’instant, force est de constater que penser à généraliser l’utilisation des robots terrestres se heurte à la réalité et que nous sommes encore loin d’un résultat opérationnel brillant : le robot terrestre ne sait pas éviter les trous, il ne sait pas s’auto-nettoyer, bref il n’est pas autonome. En conséquence, il reste beaucoup de points à traiter pour arriver à la confiance opérationnelle.
Autre point important à souligner, les robots nécessitent une bande passante importante pour leur donner de l’autonomie et nous sommes encore loin de cet objectif. En outre, tout reposerait sur le système GPS, avec tous les risques qui lui sont induits.
Comme a déclaré le général Schill, CEMAT : « il ne faut pas rater le train de la robotique, mais attention à ne pas prendre le mauvais train… ».
Le challenge COHOMA II : « s’emparer d’un objectif »
Le Battle Lab* Terre avait lancé en 2021 le challenge CoHoMa fondé sur le thème de la coopération entre l’homme et la machine. Fort du succès du premier CoHoMa, l’armée de Terre a décidé de reconduire le challenge du 11 mai au 07 juin 2023 pour fédérer les acteurs de la robotique autour du thème : « s’emparer d’un objectif ».
La doctrine militaire française donne la définition suivante d’une telle mission : « mission consistant à s’assurer la possession d’un point ou d’une zone en détruisant, en capturant ou en chassant l’ennemi qui pourrait l’occuper ».
L’esprit de CoHoMa II : c’est un challenge collaboratif, donc il n’y aura pas de classement des équipes selon leurs compétences, mais un objectif « identifier et promouvoir des solutions ingénieuses et efficaces ».
Pour remplir l’objectif du scénario tactique, chaque équipe devra :
Manœuvrer et articuler des satellites terrestres et aériens depuis un véhicule maitre (un blindé).
Franchir des compartiments de terrain et progresser jusqu’à la zone finale.
Détecter, identifier et désactiver des pièges pour pouvoir avancer tout en renseignant le poste de commandement : ces pièges sont matérialisés par des cubes rouges et chaque piège symbolise un fait ou un évènement rencontré en situation de combat.
Seuls les satellites peuvent interagir avec le terrain et l’environnement, les opérateurs devant demeurer à bord du véhicule maitre.
Les équipes participant au challenge CoHoMa II
53 entités, réparties en 15 équipes, participent cette année au challenge CoHoMa II. Le challenge se déroule sur trois jours d’exercices : préparation, contrôle et restitution.
Ce sont des équipes mixtes d’acteurs industriels, de start-up, de laboratoires et d’écoles d’ingénieurs : ARQUUS, CAPGEMINI, NAE, SAFRAN, ONERA, SUPAERO, ENSEA, ENSTA, Marine Nationale etc.
Chaque équipe doit pouvoir engager au moins 2 satellites aériens et 2 satellites terrestres pendant la manœuvre.
Crédits photos : Arquus, Armée de Terre, Sharks Robotics
